Un de mes premiers dimanche lillois. Il fait beau, je n’ai pas envie de rester enfermée chez moi. Je retrouve l’invitation pour le vernissage de l’exposition Millet au PBA… qui date un peu. Bon et si j’y allais? 8€ l’entrée tout de même, pour un peintre dont je ne connais pas grand chose si ce n’est l’Angélus, est ce que ça vaut le coup ? Comme c’est gratuit pour les étudiants en histoire de l’art, cela devrait l’être pour ceux de muséographie.

Me voici devant le musée, en travaux, une petite porte sur le côté fait office d’entrée. A l’intérieur personne… en même temps il fait beau et chaud, quelle idée d’aller s’enfermer dans un musée.

« Bonjour, je voudrais un billet pour l’expo Millet. Je suis étudiante en muséographie, est ce que cela rentre dans les conditions de gratuité du musée? » - J’obtiens l’entrée gratuite.

Armée de mon ticket, j’erre un peu et finis par trouver l’escalier pour descendre vers l’expo. Il fait sombre, des écrans diffusent des vidéos. Pas de cartel, pas de signalétique visible… d’un côté une inscription indique des plans reliefs (je ne suis pas de la région, je découvre le musée), je me dis que ça ne doit pas être par là et me dirige donc dans la direction opposée. J’arrive dans un espace consacré à Millet USA, des parallèles sont fait avec des photographes américains du début du siècle, chouette j’adore Walker Evans ! 

Allie Mae Burroughs, Wife of a Cotton Sharecropper, Alabama, Walker Evans, 1936

Mais c’est un peu étrange de commencer par des parallèles alors que je n’ai toujours pas vu une œuvre de Millet...

Je fais le tour et descends à nouveau des escaliers avant de comprendre que j’arrive en fait tout juste devant la véritable entrée de l’exposition… serait-ce qu’il y a deux expositions ? Les héritiers avant de parler du maître ? … pas très logique ! Je montre à nouveau mon ticket, et me voici dans un espace rose, un rose franchement laid, sur lequel les dates blanches sont peu lisibles, et un accrochage très classique de tableaux dans des gros cadres, avec des cartels sur le côté, à priori rien de très fun. Je m’approche de quelques portraits mais ce n’est pas vraiment ma tasse de thé… ah et puis maintenant des murs bleus…une sorte de division binaire : mur rose = tableaux et mur bleu = dessins (puisque des dessins sont accrochés à ces murs bleus).

© J. S.

Je passe vite la partie tableaux, je m’attarde un peu plus sur les dessins, qui sont d’une précision et d’une finesse très agréable. Et puis vers la fin, un espace avec des tableaux de paysages où les murs sont couleur bordeaux, ce qui fait ressortir de superbes lumières dans les paysages.

© J. S.

Par contre c’est déjà la dernière salle. Une exposition plutôt petite donc, qui se visite assez rapidement.

Je retourne vers ce qui était en fait la fin de l’exposition et peux pleinement apprécier et comprendre ces parallèles avec ces photographes américains ainsi qu’avec Edward Hopper. Plus qu’une simple rétrospective, ces liens mis en avant paraissent vraiment évidents, pointant des similitudes entre les photos des artistes américains, et le travail de Millet. Le travail cinématographique de Terence Malick vient donner vie à l’œuvre picturale de Millet, dans la même volonté de magnifier l’image du paysan et de sa terre.

Malgré un bilan un peu mitigé, je ne suis pas très sensible au sujet, vous l’aurez compris, Millet ce n’est pas trop mon truc… je reste sur une bonne impression notamment grâce aux œuvres de Hopper, aux incontournables photos de Evans et contente d’avoir découvert des dessins de Millet. Je garde aussi en mémoire les couleurs de ses paysages. Etrangement, j’en oublierais même peut-être l’Angélus, qui était la seule peinture de l’artiste que je connaissais avant de voir l’exposition.

Dans ma tête, des images de paysans, de campagne, de nature, et de belles couleurs se prolongent encore un peu en retrouvant le soleil dehors. 

Julie Schafir

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#USA


Pour en savoir plus :

http://www.pba-lille.fr/Agenda/J.F.Millet-retrospective2