C’était du 10 novembre 2012 au 3 février 2013, que s’est déroulée au Musée de Grenoble, coproduite avec le Musée des beaux arts de Dole, l’exposition Philippe Cognée. C’était la première rétrospective de cette ampleur en France consacrée à cet artiste contemporain.

 

Une exposition, un artiste, un lieu


© Musée de Grenoble

Outre la présentation de l’art d’un artiste, le Musée de Grenoble à mis en évidence dans cette exposition, des techniques.  En effet, on pouvait distinguer des peintures à l’encaustique sur toile marouflée sur bois, des aquarelles sur papier Anches ou encore des aquarelles sur velin d’Arches. Cette profusion de supports était complétée par la richesse des prêts qui venaient du fonds régional contemporain de Provence-Alpes-Côte-D’azur, de Franche-Comté, du musée des Beaux-arts de Nantes, du Centre Georges Pompidou, pour ne citer que quelques exemples.

 

Une exposition : plusieurs temps


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Cette exposition ne se déployait pas uniquement au sein de l’espace muséal dédié aux expositions temporaires. Ainsi, une première œuvre datant de 1984 se trouvait avant l'espace dédié aux collections temporaires, tandis que deux œuvres de 2012 se situaient après.

Ces trois pièces servaient donc de transition entre les collections permanentes et la rétrospective. De plus, elles tenaient lieu d’introduction et de conclusion, à la fois de l’exposition et du parcours de l’artiste. En effet, une fois entré à l’intérieur du parcours temporaire,le visiteur pouvait admirer des œuvres datant des années 1990 jusqu’à 2012. Par ailleurs, le parti pris de l’exposition n'était pas d'afficher des panneaux explicatifs. Il était donc surprenant mais intéressant de ne pas trouver une biographie au début de la rétrospective. Ces informations avaient surtout pour objectif de rassurer les visiteurs. Alors que cette absence aurait pu en frustrer plus d’un !Cependant, ces derniers ont été très vite rassurés puisqu’une salle de projection diffusait deux films contenant des renseignements sur la démarche de l’artiste et sur son parcours. A ce propos, deux schémas étaient envisageables. Soit le visiteur regardait les vidéos en guise de « mise en condition » pour peut-être mieux appréhender les œuvres, ou alors, il pouvait les visionner à la fin de l’exposition afin de confronter le regard qu’il avait porté sur les tableaux avec celui de l’artiste.

 

Une inquiétante étrangeté


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La rétrospective « Philippe Cognée » dégageait une atmosphère particulière. Les murs blancs, couleur qui est dite « neutre », avec le blanc dominant des œuvres, s’ajoutait un éclairage artificiel composé de néons.Ces éléments associés pouvaient évoquer le domaine médical, très aseptisé. Ainsi, selon l’iconographie des tableaux, les sensations du spectateur pouvaient être multiples et osciller entre un sentiment d’inquiétude et d'émerveillement.

 

Un prétexte à un cours d’anatomie ?


©Musée de Grenoble

 

Lors de son parcours le spectateur était confronté à deux œuvres fortes, intitulées Cervelles et cœurs (1996). L'œuvre quasiment « abstraite », évitait une confrontation brutale avec le jeune public puisque l’objet du tableau apparaissait uniquement dans un second temps. Ainsi que l’œuvre l’Homme chien (2001), qui représente un gros plan sur un sexe masculin. Ici, la question sur la sensibilité des enfants était posée mais beaucoup de parents profitaient de ces œuvres pour expliquer brièvement le fonctionnement du corps humain et ainsi donner un petit cours sur l'anatomie. Le même questionnement revenait un peu plus loin dans la visite. C'était une façon intéressante de créer un nouveau lien entre l'enfant et les œuvres et l'apprentissage que celles-ci pouvaient apporter.Une salle pouvait elle aussi être dite « choquante » dans laquelle on retrouvait une série intitulée Carcasses (2003) ; qui n’est pas sans évoquer le Bœuf écorché de Rembrandt. La scénographie, ici, possédait une force propre, puisque ces œuvres venaient montrer une réalité qui peut déranger. Ce sentiment de mal être était renforcé par le contraste violent entre la blancheur des murs et la couleur rouge des tableaux ainsi que la profusion d’images qui enveloppait le spectateur. Là aussi, une leçon pouvait en ressortir, aussi bien pour les enfants que pour les parents.

Hormis les quelques œuvres montrant l’anatomie animale ou humaine, les paysages ruraux,les paysages urbains, les objets du quotidien ainsi que les personnages,étaient des thèmes récurrents présents dans cette exposition temporaire.

Alizée Buisson

Musée de Grenoble

5, place Lavalette

38000 GrenobleVoici d'autres liens, pour continuer à apprendre sur cet artiste :Exposition permanente à la Galerie Daniel Templon, ParisDossier de presseReportage de ArteUne autre exposition au Musée de l'Hospice Saint-Roch, Issoudun