La médiation muséale est un travail de longue haleine : établir un axe, le développer, le défendre, le tester, l’intégrer au musée etc. Comment s'imaginer la création d'une dizaine de prototypes d'outils de médiation, en moins de 36 heures ? Le concept Museomix est tout simplement une machine !

En un peu moins de trois jours, environ 150 participants et coachs, (créatifs, développeurs, médiateurs, community manager..) développent un peu plus d'une dizaine de projets de médiation. Chaque équipe s'approprie un musée, des collections, mais surtout avec les nouvelles technologies (mises à leur disposition). Le dernier Museomix s’est déroulé au musée gallo-romains de Lyon Fourvière, les19, 20 et 21 octobre 2012.

De nombreux espaces furent proposés auxparticipants, les incitant alors à s'en approprier et à imaginer une idée porteuse et novatrice.


Crédits : Quentin Chevrier

 

L'année 2013 va être une année novatrice pour Museomix qui se déroulera dans pas un musée mais six ! Dont quatre en France, un au Canada et un en Angleterre. Notre master organise celui qui se déroulera au Louvre-Lens. C'est pourquoi notre petite équipe de M1 a participé activement à l'édition 2012, qui fut pleine de découvertes et de  rencontres. J'ai eu la chance d'intégrer l’une des équipes de participants; se fut une course marathonienne afin de mettre en place notre prototype.

Avec mon équipe, nous nous sommes penchés sur la partie du musée qui retranscrit l'importance de Lyon, comme lieu incontournable du commerce méditerranéen (France/ Espagne/ Italie). On y trouve des amphores, des stèles, et mosaïques témoignant de l'activité marchande. Nous avons alors imaginé un voyage interactif et participatif. Ce parcours permettait aux visiteurs de toute âge de découvrir, le commerce du vin à travers ses différentes étapes : de sa production en Espagne à sa consommation à Lyon. Quelques contraintes temporelles et spatiale nous ont été imposés, en effet la médiationne devait pas dépasser une durée de 7 à 8 minutes et nous devions nous adapter à la scénographie de l'exposition temporaire, mise en place au préalable dans le musée.

Le parcours commençait avec l'entrée dans l’espace du commerce en Méditerranée, au milieu des amphores et des inscriptions. Sur une borne repose un petit bateau. Un texte d’accueil invite le visiteur à le saisir et le faire cheminer le long d’un parcours au sol, au milieu des collections, simulant la mer Méditerranée et le Rhône. Arrivé à la première borne, il fallait déposer le bateau sur le dessus et une bande son débutait alors. La voix du Dieu antique Bacchus retentissait et plongeait le visiteur au cœur du quotidien, des enjeux et des aléas du transport maritime. Il le guidait vers les prochaines étapes du voyage : passer d’une borne à l’autre et avancer dans sa découverte.

Pour pouvoir avancer, le voyageur devait réaliser une épreuve, sous forme de manipulation intégrée à la borne. Chaque manipulation le mettait dans la situation d’un marin au cours d’une navigation et l’amenait, par le fait, à s’immerger dans les pratiques de l’époque (Exemple : souffler pour symboliser la navigation à la voile, tirer sur une corde pour comprendre le halage sur le Rhône, verser le contenu des amphores dans un réservoir de stockage, etc.).


Crédits :  Quentin Chevrier

 

A chaque étape les événements étaient inspirés des objets de la collection qui l’entourait (mosaïques, amphores, sarcophage de charpentier, stèles, dolium…). Le bateau lui servait de fil conducteur, tout au long du parcours entre les bornes et donc retraçait le voyage de Tarragone à Lyon. Il servait également de déclencheur pour la bande son (avec un capteur RFID et Arduimo). Cet outil de médiation a été imaginé pour évoluer avec la mise en place d'un dispositif lumineux. Les objets exposés pourraient s'éclairer au moment où l'histoire les citerait. L'espace serait ainsi moins éclairé et donc plus immersif et le visiteur pourrait plus facilement relier les objets à l'histoire.

Cette approche ludique du commerce en méditerranée, a beaucoup plu au jeune public, car le fait d'intégrer une manipulation physique dans ce dispositif, les questionne et incite leur curiosité.

La création et surtout la mise en place de cet outil ne fût pas facile, en effet à la fin des trois jours il n'était pas totalement opérationnel : quelques petits problèmes techniques, comme la miseen place du dispositif électronique sur les bornes, mais cela reste un prototype.

Néanmoins, cet outil de médiation est en cours de développement au musée, afin de devenir un réel outil de médiation à temps plein.

 

Agathe Gadenne 

Museomix

Musée gallo-romain