Chaumont Design Graphique est un événement international incontournable dans le milieu du graphisme. Depuis 25 ans, le festival propose des expositions phares autour desquelles s’articulent tables rondes, conférences, workshops, ateliers participatifs jeune public, salon d’édition, soirées afin de permettre des temps de rencontre entre graphistes professionnels et festivaliers.

Du 17 mai au 9 juin, le festival propose 7 expositions toutes reparties dans différents lieux de la ville. Pour chaque exposition, une médiation écrite et/ou orale est proposée au public. La médiation écrite peut prendre différentes formes, soit sous forme de journal, de publication ou encore de livret à destination du jeune festivalier, en fonction des types de public touchés.

La médiation que j’ai réalisée fût celle sur Surface Habitable. Cette exposition questionne la place du graphisme dans notre quotidien. Comment s’immisce-il dans notre vie et pourquoi on ne le remarque pas ? Le graphisme est partout autour de nous et ne se cantonne pas uniquement au support affiche… 

Le concept


© Chaumont Design Graphique

 

L’idée de Surface Habitable est de montrer au public comment le graphisme investit l’espace intime. Le graphisme est omniprésent et on ne le remarque pas forcément. Tel est le parti pris de ce projet d’où le choix scénographique d’avoir reconstitué un appartement. Dans la conception de cette exposition, le graphiste Mathias Schweizer a choisi également de montrer les croisements qu’opèrent ces différents supports du graphisme qui sont présentés ici : l’édition, la signalétique, les identités visuelles, la typographie, les projets interactifs comme les sites internet puis enfin les projets non interactifs comme les clips, les vidéos. C’est dans cet appartement que Mathias Schweizer et le scénographe Dimitri Mallet ont décidé d’opérer ces frottements. Cette première piste est un axe de médiation possible.

Comment ont-ils choisi les objets exposés ? Surface Habitable a missionné six référents, un pour chaque domaine graphique. Ces référents ont envoyé une sélection d’objets à exposer en ayant un discours autour de leur discipline. Pour exemple, Loraine Further, sélectionnée pour la partie édition et coordinatrice du prix Fernand Baudin,  a effectué sa sélection autour du livre. Une sélection poussant son propos autour de l’écosystème éditorial, de son concept à sa lecture en passant par son impression et sa diffusion. Dans sa proposition, les croisements de disciplines s’opèrent car l’édition recoupe la typographie qui est l’essence même de ce domaine. Voilà, à nouveau des pistes de médiation à creuser.

 

Après le concept, la médiation


© Dimitri Mallet

 

La médiation de cette exposition peut se diviser en plusieurs axes en abordant différents niveaux de lectures. Après discussion avec la chargée des publics sur le type de public visé, ma médiation devait s’orienter vers les scolaires du second degré puis la section des 6/12 ans ainsi que le grand public uniquement les week-end. Mais alors comment proposer trois formats de visite adaptés à des tranches d’âge et des publics totalement différents ?

Afin d’être au plus près du propos de l’exposition et du graphiste Mathias Schweizer, la première visite fut réalisée par la personne en charge de la coordination du projet qui l’a suivi et monté du début jusqu’à la fin, collaborant finement avec le graphiste et le scénographe. Une fois la visite terminée, mon travail fut de rendre le propos accessible à tous. 


© Dimitri Mallet

 

Pour ce faire, j’ai eu le privilège de m’entretenir avec le graphiste et le scénographe afin de préciser mon propos. Une publication papier a été publiée à destination du visiteur, restituant l’exposition sous tous les axes qu’elle pouvait proposer. Mon travail s’est poursuivi avec la conception du contenu grand public. Partant du principe que la majorité des visiteurs n’auraient pas seulement été un public d’initiés, ma marge de manœuvre fut large. De plus ce contenu de médiation a pu facilement être calqué pour la visite des lycéens, en prenant en compte leurs différentes sections. Les sections graphiques par exemple étaient beaucoup plus demandeuses d’informations sur le nom du graphiste exposé, la date de création et la démarche artistique. 

L’attente du public, son comportement sont des indices qu’il faut prendre en compte en amont de la visite. Mieux appréhendée par le public, une médiation orale reste efficace  dès lors qu’on sait sans cesse s’adapter à lui, alors chaque médiation est différente. D’autant qu’être à l’écoute des demandes et rester attentive aux questions du visiteur demeure essentiel à la bonne réalisation d’une visite.

 

Marie Despres

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