Dans nos expositions fourmillent des savoirs. Vous en trouvez en tous genres : l’étendue du territoire et du pouvoir de Napoléon, la génétique des lépidoptères, la révolution du Bauhaus, le mode de vie des peuples d’Egypte antique… Ces savoirs nous éclairent sur des sujets et des angles infinis. Ils nous éclairent si intensément, et sont si valorisés, que d’autres savoirs des expositions restent dans l’ombre, méconnus et invisibles aux visiteurs et pourtant si chers à la bonne réussite d’une exposition.

Pour mettre toute exposition en œuvre, celui·celle qui travaille de ses mains, spécialiste de son domaine, détient un savoir qu’iel maitrise. Iel a les clés, aime les transmettre ou parfois les sauvegarder précieusement. Elles sont ses secrets de fabrication, le résultat d’une bonne combinaison d’ingrédients pour réussir la recette. Maîtriser la connaissance pour la matérialiser, la transformer, nécessite un savoir bien particulier, celui du savoir-faire. Faire de la connaissance sienne pour construire, fabriquer, créer avec le geste juste. 

Ses solutions lumineuses participent à la mise en forme de l’exposition. L’ensemble de ses expertises manuelles pourtant méconnues de tous, est essentiel à la bonne expérience du visiteur et à la magie de l’exposition. Iel pense puis concrétise ses idées dans le respect des œuvres, de la scénographie et du visiteur.

Parmi ces spécialistes, en voici quelques-un·e·s.

 

Declercq Coline Les mains du musée img1

Eclairagiste © CD

 

Eclairagiste

Présent dès le début du montage d’exposition, iel installe les câbles et le matériel d’éclairage. Iel doit savoir anticiper les problèmes techniques et organiser son espace de travail car iel peut être amené à agir dans des temps très réduits avant l’ouverture de l’exposition au public.

C’est l’éclairagiste qui a le privilège de terminer l’exposition. Des compétences à la fois techniques et sensibles sont essentielles. Véritable matériau sensible, la lumière est la touche finale, elle fait vivre les œuvres et donne une toute autre dimension à l’espace de visite. Ce métier exige la prise en compte de nombreux paramètres. L’intensité lumineuse doit être adaptée à chaque objet et à ses critères de conservation, un certain esthétisme est aussi recherché entre les ombres, les contrastes et les reflets pour chaque pièce et l’ensemble de l’espace. Notamment, les installations ne doivent pas gêner ni éblouir le visiteur dans la bonne appréciation des expôts.

 

Declercq Coline Les mains du musée img2

Menuisier·e © CD

 

Menuisier·e

Le·la menuisier·e fabrique, découpe, répare, adapte, agence et assemble le bois, parfois le peint pour donner forme à du mobilier ou tout autre élément matériel utile à l’exposition. Iel maitrise le matériau à la perfection, connait les charges et les contraintes qu’il peut supporter, et sait l’utiliser justement en fonction de la demande. Le bois, matériau tendre, répond par le biais d’outils à l’intention du·de la menuisier·e qui suit de près les plans du scénographe.

 

Declercq Coline Les mains du musée img3

Socleur·se © CD

 

Socleur·se

Véritable analyste de l’objet à exposer, iel apprend à bien le connaitre dans ses forces et fragilités. Dans le respect de la pièce concernée, iel crée un juste équilibre entre protection et valorisation. Iel assure un support assez solide et sécurisé. Le socle est le plus discret possible, tout l’enjeu est qu’il soit invisible à l’œil du visiteur pour que l’objet vive dans sa vitrine. Il est valorisé sous son meilleur angle pour faciliter sa lecture, sa compréhension et son esthétisme.  Pour chacune des œuvres, un socle sur mesure ! Parfois, d’autres contraintes sont prises en compte, comme l’intégration d’éclairage ou de son. Ce travail demande patiente, minutie, organisation, persévérance, capacité à trouver rapidement des solutions.

C’est le plaisir de la création, l’amour des objets et de la matière.

 

Declercq Coline Les mains du musée img4

Monteur·se © CD

 

Monteur·se

Le·la monteur·se assemble et installe les éléments d’expositions :  mise en place de vitrines et de mobilier, montage des cimaises… Iel répond au cahier des charges du scénographe et déchiffre parfaitement son plan technique. Marquage au sol, prise en compte des mesures : Le·la monteur·se fait usage de précision, de concentration et de rigueur, il doit être au plus près de l’intention du·de la scénographe.

 

Declercq Coline Les mains du musée img5

Manipeur·se © CD

 

Manipeur·se

En réalisant de nombreux prototypes en amont, iel doit user d’ingéniosité pour réaliser des manipes et des jeux à finalité pédagogique. Iel prend en compte l’ergonomie et l’esthétique du dispositif pour faciliter l’interaction avec le visiteur. Les matériaux et la technologie sont choisis en fonction du message à transmettre et des contraintes telles que la durée de l’exposition et sa possible itinérance.

Ces spécialistes ne représentent pas l’ensemble des professionnels du musée qui travaillent de leurs mains, et dépendent de la taille et des besoins de chaque structure. Parmi eux, les restaurateurs·trices et les régisseurs·e·s.

Pour en savoir plus sur la régie, c’est par ici (Le démontage d'exposition), ou bien ici (Workshop régie) ! 

 

Coline Declercq