L'exposition de Thomas Hirschhorn présentée au Palais de Tokyo...

Je reprends : L'événement de Thomas Hirschhorn présenté au Palais de Tokyo jusqu'au 23 juin...

Ou plutôt : L'œuvre de Thomas Hirschhorn à vivre au Palais de Tokyo apparaît comme une cour de récréation pour adultes.

Cet OVNI difficilement définissable investit l'espace du premier niveau du Palais sur environ 2000 m². L'immense squat attise la curiosité. Nous sommes invités à pénétrer gratuitement dans une zone chaotique de non-droit parfaitement organisée. Comme à son habitude, l'artiste suisse propose une œuvre faite de matériaux issus de notre quotidien, on ne peut plus ordinaires, pour créer un espace hors de notre quotidien tout à faire extra-ordinaire.

© des visiteurs actifs, créatifs. A.H.

Les esprits se libèrent, les corps de détendent et rapidement on s'y sent bien : on s'allonge sur un canapé momifié dans du scotch de déménagement, on regarde un film, on surfe sur internet, on tague les parois, on boit une, deux, trois bières à un euro autour d'un feu artificiel, on sculpte une baignoire en polystyrène à s'en mettre des billes dans tous les orifices et on tente de grimper tant bien que mal sur des montagnes de pneus récupérés à la casse. Le temps s'arrête, depuis combien de temps sommes-nous ici ? Peu importe, l'exposition est ouverte jusqu'à minuit, nous avons le temps.

© vue de l'exposition,A.H.

 

Thomas Hirschhorn propose aux visiteurs de vivre une expérience inhabituelle, qui se situe loin des attentes que l'on peut avoir en passant la porte d'un centre d'art contemporain. Aucune cimaise, aucune œuvre exposée (si l'on exclut les livres mis à disposition dans l'espace bibliothèque), aucun cartel. Mais à lire la joyeuse insouciance sur le visage des jeunes adultes lookés s'appropriant l'espace, se situe-t-on si loin des attentes du public qui semble aimer se faire surprendre ?

 

« Il faut avoir une parfaite conscience de ses propres limites surtout si on »

© vue de l'exposition, A.H.

 

Des demi-slogans tagués sur des banderoles font un pied-de-nez à l'impératif utilisé dans les proverbes ou autres conseils moralisateurs à vocation universelle. Une invitation à la réflexion sur la société et sur l'art qui s'empare ici de toute la liberté qui lui est offerte.

Indéniablement,l'exposition fait ici œuvre. Selon le philosophe américain John Dewey, l'art est à considérer comme une expérience pouvant prend repart dans le quotidien. Supposant un déroulement avec un début et une fin qu'on ne connait jamais à l'avance, elle nous surprend et nous emmène là où ne l'attend pas, à l'image du parcours labyrinthique de « flamme éternelle ».

En ce moment même, dans un autre arrondissement parisien, Monumenta nous invite à découvrir la cité idéale d'Emilia et Ilya Kabakov au Grand Palais. Thomas Hirschhorn ne nous proposerait-il pas la sienne à travers « Flamme éternelle »?

Un monde utopique fait de bière, de philosophie et de liberté d'expression à expérimenter jusqu'au 23 juin 2014.

 

Anne Hauguel

« Flamme éternelle » de THOMAS HIRSCHHORN

du 25.04.14 au 23.06.14

Au Palais de Tokyo

13 Avenue du Président Wilson, 75016 PARIS

Métro Iéna ou Alma-Marceau

Ouvert de midi à minuit, tous les jours sauf le mardi.

Entrée libre.

Pour aller plus loin : Site internet de l'œuvre pour connaître la « non-programmation » des philosophes qui interviennent tout au long de l'événement : http://www.flamme-eternelle.com/

Site internet du Palais de Tokyo : http://www.palaisdetokyo.com/fr/exposition/flamme-eterne

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