« C’est quoi cette grosse boule ? »

J’étais tranquillement en train de rêvasser dans le bus de 7h30 pour Montréal quand ma voisine de derrière poussa cette exclamation. J’ai aussitôt cherché des yeux l’objet de son interrogation : une sphère à l’architecture très expositions d’envergure m’interpella. J’appris plus tard que ce dôme géodésique accueillait le pavillon américain lors de l’exposition universelle de 1967.  

J’étais intriguée par cette structure atypique, se trouvant au centre du parc Jean Drapeau, petit îlot de nature au cœur de Montréal.  Je décidais donc de prendre le bateau pour me rendre sur la péninsule, et observer de plus près ce bâtiment.

L’ombre du dôme pouvait presque me couvrir lorsque je lus le panneau : Biosphère. Musée de l’environnement. En venant à Montréal, pressée par le temps et férue de musées de société, je ne m’étais intéressée qu’au célébrissime Musée des Beaux-Arts, ainsi qu’au Musée McCord. J’étais loin de me douter que le dôme abritait un musée depuis 1995.

 

biosphère

 

La Biosphère ©Océane De Souza

 

Je pénétrais dans la biosphère et ses différents étages consacrés à l’environnement et la sensibilisation aux différents enjeux écologiques.  

Le musée est divisé en plusieurs salles avec des « expositions » différentes. Cet enchainement de contenus très complet peut se montrer fatigant, car il nécessite beaucoup d’attention. L’avantage, mais aussi l’inconvénient de cette fragmentation des thématiques est qu’il est aisé de se concentrer uniquement sur les sujets nous attirant le plus.

Je décidais par manque de temps de ne pas écouter le spectacle immersif introductif : Façonner l’avenir, permettant de se plonger dans le contexte. Je passais immédiatement à la première exposition dont l’ambiance laboratoire m’attirait comme une poutine pleine de fromage.

Ce premier espace nommé écolab, aborde la pollution. Le dispositif est intéressant, car il invite le visiteur à se glisser dans la peau d’un scientifique et à expérimenter dans un laboratoire pour valider une hypothèse. Il doit en l’état de ses connaissances, choisir quelle pollution est la plus nocive pour l’Homme entre celle de l’aire et celle de l’eau. Accompagné d’une feuille de route, il pratique en autonomie1 des expériences et des analyses de documents et échantillons lui permettant de valider ou infirmer son postulat de départ.

 

guide

 

Guide de recherche et table d’analyse ©Océane De Souza

 

Les expositions : Ceci n'est pas un parapluie et Qu’est-ce que ça change ? sont plus théoriques. Elles expliquent les phénomènes météorologiques et climatiques, ainsi que la manière dont les humains dérèglent ces manifestations naturelles. Ces expositions moins abordables que la première se distinguent par une scénographie plus artistique, très belle et très immersive.

Le message est particulièrement transmis par des vidéos de scientifique et experts qui amènent le visiteur à comprendre les enjeux climatiques et météorologiques. On y comprend entre autres que le dérèglement climatique n’est pas une « Fake news ».

J’ai adoré les expositions : Énergies renouvelables : L’heure des choix et Planète MTL. Dans ces espaces des jeux et des manipulations montrent que des solutions sont possibles pour réduire son impact écologique. Il est même proposé de se positionner sur une action quotidienne à mener : depuis ma visite je fais attention à mes déchets de cuisine. C’est une des forces de la biosphère que de proposer des solutions aux problèmes qu’elle explique. Parmi les jeux il est possible d’incarner un organisateur de festival devant jongler entre différents éléments afin de réussir son évènement tout en respectant l’environnement. Ces espaces abordent énormément d’exemples concrets dans le monde, le message est optimiste !  

 

conseils

initiatives

 

Initiatives prise à la fin de l’exposition © Océane De Souza

 

La biosphère n’est évidemment pas parfaite. Il est difficile de trouver des informations complètes sur internet, elle est peu visible dans Montréal en dehors de son architecture impressionnante. En outre ce manque de signalisation est récurrent au sein des expositions, il n’est pas toujours facile de comprendre comment se rendre aux étages ou comment fonctionne les jeux. Néanmoins la biosphère sensibilise à l’écologie de manière dynamique, sans être anxiogène. En dehors de ses expositions, l’énergie de la biosphère et le traitement de ses déchets se font dans le respect de la nature. Elle réussit donc le pari d’allier fond et forme.

 

Cette « grosse boule » est l’écrin d’une pépite muséographique.

 

Océane De Souza

 

1 Des médiateurs surveillent la salle et aident les visiteurs en demande.

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Site du musée : http://www.parcjeandrapeau.com/fr/biosphere-musee-de-environnement-montreal/